Un milieu naturel exceptionnel

Un milieu naturel exceptionnel



Le milieu naturel est ici essentiellement constitué de plages, de dunes et de roches, de vases. Le sable n'est pas un substrat idéal : il est bien difficile d'y planter ses racines. Il s'agit d'un environnement trop perméable pour garder cette eau si précieuse et on risque à tout moment d'être déterré par un vent salin ou enterré sous un éboulement. Par ailleurs, quand l'eau y est présente il s'agit évidemment d'eau salée. Certaines espèces plongent leurs racines très profondément afin de puiser l'eau et de résister aux tempêtes. Dans un environnement aussi difficile, chaque végétal a du se spécialiser pour s'adapter.

Pour toutes ces raisons, les plantes qui ont su s'acclimater au milieu maritime ne sont pas des végétaux comme les autres. Il importe donc de les respecter.

Je formule ici un seul voeu : que botarmor.fr ne soit pas le témoignage d'un paradis perdu par négligence.

Bonne ballade.


Un environnement difficile

Les végétaux du bord de mer sont confrontés à différents facteurs :

  • Salinité propre au milieu marin.
  • Concentration en sel très élevé : exemple des vases salées.
  • Le vent et les embruns : le sol est régulièrement mis à nu, l'air est constamment saturé d'humidité salée.
  • Pauvreté en éléments nutritifs : exemple des levets de galets ou des falaises.
  • Fréquentation humaine importante (pression touristique)
  • Ensablement régulier (dunes mobiles) : seuls les végétaux pouvant survivre à cet ensablement pourront s'y adapter.

Sur le littoral breton, nous pouvons distinguer 3 milieux :
Le milieu rocheux, sableux, vaseux

Le milieu rocheux

Le milieu rocheux

Falaises et rochers :

Les fentes des falaises et rochers sont particulièrement inhospitalières pour la vie végétale. Seules les espèces dont le système racinaire est adapté pour pénétrer dans les anfractuosité de la roche parviennent à s'y fixer durablement. Citons la criste marine, la spergulaire des rochers, le statice commun.

Sommet des falaises :

Ce milieu est constamment battu par les vents marins. On y trouve ainsi aucun arbre. Seules quelques espèces y sont présentes : par exemple, la carotte à gomme (Daucus gummifer), écotype de la carotte sauvage.

Micro-pelouses :

Au sein de ces falaises et rochers se trouvent des "micro-pelouses" correspondant à l'accumulation d'un sol venu combler les fissures et corniches. On y trouve la célèbre armérie maritime.

Levets de galets :

Ce milieu est l'un des plus hostiles à la vie végétale. Pour qu'un végétal puisse s'y implanter, de puissantes racines sont nécessaires et surtout une capacité à supporter un sol très riche en matières azotées.
Citons : le pavot cornu, papavéracée favorisée par les déjections des oiseaux et la décomposition des algues apportées par la marée. Mais aussi : la matricaire maritime, recherchant les mêmes substances azotées que le pavot cornu.

Milieu sableux

Dunes mobiles

Cette zone, bien qu'à l'abri de la marée, est très hostile à la vie végétale :


les sols dunaires sont un milieu relativement sec car le sable est par définition très perméable à l'eau. Il s'agit d'un milieu assez pauvre : Seuls les débris coquilliers et le déjections des oiseaux l'enrichissent. Le vent sculpte ces dunes, les rendant perpétuellement mobiles : seules les plantes capables de résister à l'ensevelissement survivront.

Une graminée joue un rôle essentielle dans le maintien de ces dunes : il s'agit d'une graminée, l'oyat des sables (Ammophilia arenaria).

Jouant également ce rôle de fixateur : la laîche des sables, l'euphorbe du littoral, le liseron des dunes, le panicaut maritime et le panicaut champêtre, le gaillet des sables, la giroflée des dunes.

Dunes fixées :
Les végétaux présents dans les dunes fixées sont à l'abri de l'ensablement. Citons ici une graminée d'origine méridionale : le lagure oriental (Lagurus ovatus), la bugrane maritime (Ononis maritima), l'immortelle des sables, l'éphèdre distique.

Sommet des plages :
Cette zone est rarement submergée, sauf lors des grandes marées. Deux espèces d'arroche y sont présentes : l'arroche du littoral et l'arroche des sables. Citons également deux espèces de soude : la soude maritime et la soude brûlée.

Bas des plages :
A chaque marée, cette zone est systématiquement couverte par la mer. Une espèce a su parfaitement s'y adapter : l'honkénie faux pourpier.

Milieu vaseux

Le milieu vaseux

Vases salées et prés salés sont caractérisés par une teneur en sel exceptionnellement élevée. Les plantes qui s'y sont adaptées sont dites halophytes. Cette adaptation au sel se traduit presque toujours par une importante succulence des tiges et des feuilles.

a) vases salées :
Citons ici la salicorne d'Europe appelée également salicorne herbacée, souvent associée à la soude maritime (Sueda maritima).

b) prés salés :
Ce milieu est particulièrement saunâtre. Citons : l'obione, la salicorne ligneuse, la bette maritime.

Rudérales, adventices, échappées des jardins...

Dans le domaine de la protection des biotopes maritimes, les interventions humaines sont malheureusement trop souvent synonymes de destruction, pollution et raréfaction de toutes sortes d'espèces végétales. Pourtant, certaines plantes ont su parfaitement profiter de ce facteur humain.

Les plantes rudérales sont des plantes ayant su profiter de l'accumulation de déchets liés à l'intervention humaine. C'est le cas par exemple de la vipérine commune, du fenouil commun et de bien d'autres.

Les plantes adventices sont celles ayant fait l'objet d'une introduction (plus ou moins) délibérée dans le milieu naturel. C'est le cas par exemple du genêt d'Espagne.


Les échappées des jardins sont des plantes qui furent cultivée à l'origine dans les jardins et qui se sont développées naturellement dans le milieu maritime (c'est le cas par exemple du cinéraire maritime).

Les conditions écologiques rudes du milieu maritime (vent constant, milieu très salé, pauvreté du substrat...), sélectionnent, génération après génération, les espèces végétales qui s'y trouvent. Conséquence de cette sélection naturelle : disparition ou adaptation. Ainsi, certaines espèces végétales donnent des types héréditaires qu'on appelle écotypes. C'est le cas par exemple de la carotte à gomme (écotype de la carotte sauvage).