Grande chélidoine
Famille : Papaveraceae
Nom latin : Chelidonium majus L.
Nom Français : Chélidoine, grande chélidoine
Nom(s) vernaculaire(s) : Herbe à verrues, grande éclaire, éclaire, herbe aux boucs, herbe de l'hirondelle, herbe de Sainte-Claire, lait de sorcière, sologne, félongène, felougne
Floraison : Mai-septembre
La tige dressée et ramifiée peut atteindre jusqu'à 50 cm de haut. Les feuilles sont pétiolées, celles du sommet sont sessiles. Elles sont molles, imparipennées et crénelées (parfois dentées), de couleur un peu glauque (surtout en dessous). Les fleurs poussent en ombelle à l'extrémité de longs pédoncules. Elles ont environ 2 cm de diamètre, elles comportent 2 sépales verts caducs, quatre pétales jaunes, et de nombreuses étamines de la même couleur que les pétales. Les graines sont noires, réniformes et ont jusqu'à 15 mm de long.
Quand les fourmis sèment la chélidoine
Les graines de la grande chélidoine sont contenues dans une espèce de gousse appelée silique. Celle-ci peut atteindre 5 à 6 cm de long (voir photo). Ces graines, petites et noires, possèdent une excroissance charnue riche en lipides et protéines, appelée élaïsome, destinée à attirer les fournis. Ainsi, en transportant ces graines pour nourrir les larves, les fourmis vont favoriser la dispersion de la plante. Ce mutualisme de dispersion, appelé myrmécochorie, concerne d'autres végétaux comme l'euphorbe, la centaurée ou la violette.
Toxicité
Toutes les parties de la plante (feuilles, tiges, racine) contiennent des alcaloïdes potentiellement dangereux. L'ingestion de feuilles fraîches peut produire de graves troubles digestifs, respiratoires et nerveux (somnolence, paralysie des terminaisons nerveuses) et cardiaques (bradycardie). . Quant aux animaux, l'absorption de cette plante peut avoir des effets très toxiques chez les chevaux et les bovins. Réservez là à un usage strictement local, sur des verrues, cors ou durillons. De toute façon, son odeur âcre et son goût désagréable rendent peu probable son ingestion. Ne pas utiliser de Chélidoine sans un avis médical éclairé.Cliquez ici pour accéder à la rubrique consacrée aux plantes toxiques
L'herbe à verrues
La grande chélidoine (Chelidonium majus), seule espèce du genre Chelidonium, est connue sous le nom vernaculaire d'herbe à verrues car son latex jaune orangé est reconnu pour éliminer les verrues et les cors. D'autres plantes ont un usage similaire : c'est le cas de l'ail, du suc du figuier, de l'orpin, de l'euphorbe ou du pissenlit.
Comment l'utiliser ?
Casser une tige puis appliquer le latex qui s'écoule naturellement de la plante directement sur la verrue. Appliquer une fois/jour jusqu'à disparition complète de la verrue. Ne jamais appliquer sur des muqueuses ou chez un jeune enfant (l'usage de la grande chélidoine est réservé aux verrues des mains ou des pieds). Lors de la manipulation de cette plante, le port de gants de protection est fortement conseillé. Demandez toujours l'avis de votre médecin ou de votre pharmacien avant l'usage de cette plante. Ne pas avaler (plante toxique).
Etymologie
Les Grecs la nommèrent “khelidôn” : “hirondelle”, parce qu'ils croyaient que ces oiseaux rendaient la vue à leurs petits en leur donnant de la grande chélidoine. Autre explication : la floraison de la grande chélidoine coïncide avec l'arrivée des hirondelles. Soulignons aussi que cette plante s'accroche aux murs, exactement comme les nids d'hirondelles.
Théorie des signatures
Rappelant l'aspect de la bile, les défenseurs de la théorie des signatures ont reconnu dans le latex jaune de la chélidoine une action sur le foie et la vésicule biliaire. C'est ainsi qu'en homéopathie, la grande chélidoine est utilisée comme antispasmodique, analgésique, diurétique et cholérétique. Elle normalise la formation biliaire et calme les douleurs spasmodiques d'origine hépato-biliaire (Une spécialité du laboratoire homéopathique Weleda contient de la grande chélidoine. J'insiste sur le fait que la grande chélidoine est une plante toxique et qu'il s'agit ici d'une préparation homéopathique diluée.